Éclipsé au fil des décennies par l’immense héritage de Marx, Friedrich Engels se décrivait lui-même comme un « second violon ». Il faut pourtant se garder de minimiser son rôle dans l’élaboration de l’œuvre théorique du communisme. Issu de la grande bourgeoisie industrielle de Wuppertal, le jeune Friedrich préfère de beaucoup la philosophie et la politique aux affaires. Ayant observé dans les usines textiles familiales, notamment à Manchester, les conditions de vie épouvantables des ouvriers, il théorise les rapports entre bourgeoisie et prolétariat en s’appuyant sur la dialectique hégélienne, étudiée à Berlin. La rencontre en 1844 avec Karl Marx, dont il partage les idées, scellera une amitié indélébile, ponctuée de voyages, et une collaboration intellectuelle parmi les plus fructueuses de l’histoire. Du Manifeste du parti communiste jusqu’au Capital, dont Engels retravaillera et publiera les derniers volumes après la mort de son ami, leurs deux noms resteront indissociables.